VC : Qu'est-ce que le Venture Capital ?
Si vous évoluez dans une startup, vous avez probablement entendu parler des VC : les fameux Venture Capital. Spécialisé dans le capital investissement, le VC est un acteur essentiel du monde des jeunes entreprises, mais son rôle reste souvent mal comprit en France.
Dans cet article :
- Venture Capital : définition
- Les différents fonds de Venture Capital
- Les étapes d'un investissement en VC
- Avantages et inconvénients du VC
Venture Capital : définition
Le Venture Capital, ou capital-risque en français, est une forme d'investissement privé destinée à financer des startups et des entreprises en phase de développement.
Les fonds de VC, souvent des investisseurs spécialisés ou des investisseurs providentiels, mettent à disposition des capitaux considérables en échange d'une participation, plus ou moins importante, au capital de l'entreprise.
L'objectif est simple : soutenir la croissance de l'entreprise pour réaliser, à terme, une plus-value significative lors de sa cession ou de son introduction en bourse.
Comment fonctionne un fonds de capital risque ?
Le fonctionnement d'un VC est toujours le même, il s'articule autour d'un impératif d'investissement : prendre des risques calculés pour financer l'innovation et le potentiel de croissance élevé.
Ce faisant, les investisseurs acceptent un taux d'échec relativement élevé, sachant qu'un seul succès peut compenser de nombreux échecs grâce à un retour sur investissement (ROI) potentiellement exceptionnel.
Les différents types de fonds de Venture Capital
Pre-seed
La phase pre-seed est considérée comme la toute première étape du financement d'une startup. À ce stade, l'entreprise n'en est généralement qu'à l'idée ou au concept, sans produit ou service pleinement développé, et souvent sans preuve concrète de demande du marché (le fameux Product-Market Fit).
L'objectif principal du financement pre-seed est de soutenir l'entreprise dans la maturation de son idée, le développement d'un prototype ou d'un MVP (Minimum Viable Product), et la réalisation d'une étude de marché initiale.
Cette étape permet aux fondateurs de prendre le pouls du marché en validant l'intérêt pour leur proposition de valeur et d'identifier les ajustements nécessaires avant de s'engager dans un développement plus poussé, qui sera plus coûteux.
La présence de fonds de VC se fait déjà ressentir à ce stade, même s'ils ne sont pas les seuls : le financement pre-seed provient aussi de fonds d'amorçage spécialisés, d'investisseurs providentiels, de subventions, ou encore du financement par les fondateurs eux-mêmes et leur entourage proche (famille et amis).
Seed
La phase seed suit la phase pre-seed et représente, bien souvent, le premier tour de financement pour une startup.
À ce stade, l'entreprise a trouvé un MVP, testé avec un certain succès initial sur le marché, mais elle a besoin de capital pour commencer à passer à l'échelle son produit ou service pour le distribuer.
Le financement seed vise à permettre à l'entreprise de perfectionner son produit, de construire son équipe, de développer sa stratégie marketing et commerciale, et d'atteindre des indicateurs clés qui rendront possible un financement de série A (on en parle juste après).
Le financement seed est une étape critique pour prouver le modèle d'affaires et établir une croissance significative de la clientèle. C'est d'ailleurs souvent à cette étape que beaucoup de startup échouent.
Série A : consolidation et optimisation
Après avoir prouvé leur concept lors des phases pre-seed et seed, les startups entrent dans la série A.
À ce niveau, elles possèdent un produit ou service qui plaît, une clientèle en croissance, et un modèle d'affaires initial viable.
Le financement de série A va leur permettre principalement d'optimiser le produit existant et d'accroître l'efficacité opérationnelle pour soutenir une croissance rapide.
Pas de secrets à ce stade, l'entreprise va chercher à se propulser grâce aux leviers que l'on connaît : expansion de l'équipe, développement de stratégies marketing, amélioration de la proposition de valeur pour solidifier et étendre la base de clients... etc.
Les tours de série A sont généralement menés par des fonds de Venture Capital qui spécialisent dans les premières phases de croissance. Ils apportent non seulement du capital mais également une expertise sectorielle, des conseils stratégiques et un accès à un vaste réseau.
L'un des principaux défis de cette phase est de trouver le bon équilibre entre croissance rapide et maintien d'une structure de coûts gérable.
Série B
Le financement de série B est destiné à soutenir l'expansion de l'entreprise : l'accent est mis sur l'acquisition de parts de marché et l'augmentation des revenus.
Le but est de mettre à nouveau un coup d'accélérateur et valider la progression rapide de la croissance.
Les tours de série B attirent une combinaison de fonds de Venture Capital existants et de nouveaux entrants, notamment des fonds de croissance qui se concentrent sur des entreprises ayant passé les étapes initiales de risque et prêtes pour une expansion rapide.
Série C
Quand une entreprise atteint le stade de financement de série C, on peut affirmer qu'elle a déjà une présence solide sur le marché et qu'elle cherche à élargir davantage son impact : tout ça peut se faire à travers des acquisitions, le développement de nouveaux marchés, l'investissement dans de l'innovation...
Les fonds levés lors de la série C et des tours ultérieurs (on parle parfois de série D et série E) servent à faire passer l'entreprise à un niveau supérieur : à ce stade on cherche une mise à l'échelle efficace, avec toujours dans l'idée de préparer l'entreprise à une acquisition.
Les investisseurs de série C incluent souvent des fonds de capital-risque de late-stage, des fonds de Private Equity, et parfois des investisseurs corporatifs. Le but de ces acteurs est d'investir dans des entreprises déjà couronnées de succès et à faible risque.
Les 4 étapes d'un investissement en VC
Le métier de VC ne s'exerce pas en quelques minutes sur un coup de tête : comme le Private Equity, des sommes d'argent importantes sont mises en jeu. Pour être réalisé, un investissement doit passer par plusieurs stades permettant de valider la réflexion initiale jusqu'au déblocage des fonds.
1 - Screening
Le screening ou filtrage est la première étape du processus d'investissement en VC.
Elle consiste à examiner un grand nombre de propositions d'entreprises pour identifier celles qui correspondent le mieux aux critères d'investissement du fonds de VC. Cette phase est essentielle pour filtrer les opportunités les plus prometteuses parmi un large éventail de candidats.
Comment sont sélectionnées les entreprises ? On va utiliser des critères préétablis comme le secteur d'activité, le stade de développement de l'entreprise, la taille du marché...
À cette étape, le fonds de capital-risque doit faire preuve de discernement pour reconnaître les entreprises ayant le potentiel de générer un retour sur investissement significatif, tout en gérant efficacement le volume élevé de propositions : il ne faut pas louper une opportunité en or ni sauter sur la première entreprise qui semble intéressante.
2 - Due diligence (vérification au préalable)
Une fois une entreprise sélectionnée lors de la phase de screening, le processus de due diligence commence.
Cette étape vise tout simplement à valider les informations fournies par l'entreprise et à évaluer ses perspectives d'avenir (donc de croissance).
Pour le VC, l'objectif est d'effectuer une évaluation complète de l'entreprise, cette dernière va inclure une analyse financière, la vérification des aspects légaux et réglementaires, l'examen de la propriété intellectuelle, et l'évaluation de l'équipe de direction.
À travers cette analyse au peigne fin, la société de capital risques peut déterminer si oui ou non, elle va réaliser son investissement.
3 - Lettre d'intention
La lettre d'intention, ou LOI, précise les termes de l'accord envisagé entre le fonds de VC et l'entreprise cible.
Pour cette 3ème étape, le VC doit définir les conditions préliminaires de l'investissement, y compris le montant du capital investi, la valorisation de l'entreprise, les droits de vote, et les clauses de sortie.
La LOI est généralement un document non contraignant qui sert de base pour les négociations finales, elle est élaborée après une due diligence réussie et avant la rédaction des documents juridiques définitifs.
4 - Closing
Le closing est la dernière étape du processus, où l'accord d'investissement est finalisé et les fonds sont transférés à l'entreprise.
Le but est clair : concrétiser l'investissement en finalisant tous les documents juridiques et en faisant parvenir les fonds convenus à l'entreprise.
Bien qu'elle soit la dernière et que les décisions d'investissement sont prises, cette phase reste importante, elle comprend notamment la rédaction et la signature de documents juridiques détaillés, qui régissent les termes de l'investissement, les obligations des parties, et les protections pour les investisseurs.
Les avantages et inconvénients du Venture Capital
Alors que l'investissement VC est un monde parfait ? Avec de nombreux avantages, il y a aussi plusieurs inconvénients à relever, tant pour l'investisseur que pour l'entreprise qui reçoit le financement.
Avantages du VC
Potentiel de retour sur investissement élevé
Le principal avantage du VC, côté investisseur, réside dans le potentiel de réaliser un retour sur investissement (ROI) gigantesque.
Les succès emblématiques de startups financées par VC, qui deviennent parfois des leaders mondiaux sont légions : Andy Bechtolsheim dans Google, Peter Thiel dans Facebook, et d'autres dans des sociétés comme SnapChat, WhatsApp...
Expertise et réseau
Les firmes de VC apportent souvent bien plus que du capital à leurs investissements : elles offrent une expertise précieuse, des conseils stratégiques et l'accès à un vaste réseau de partenaires, clients potentiels, et autres investisseurs.
Pas d'obligation de remboursement
On l'a déjà dit, l'investissement en VC peut correspondre à un pari : contrairement aux prêts bancaires, il ne nécessite pas de remboursement si l'entreprise échoue, le VC doit assumer seul sa perte.
Les fondateurs vont ainsi éviter la pression financière de se concentrer sur la croissance et l'innovation plutôt que sur les contraintes de trésorerie à court terme.
Inconvénients du VC
Dilution de la propriété
En échange du capital fourni, les investisseurs en VC reçoivent une part de l'entreprise.
Donner des parts implique une dilution significative de la part des fondateurs et des premiers investisseurs, c'est le jeu : on obtient du capital en échange d'une partie de la propriété de l'entreprise.
Le danger pour les fondateurs est de se retrouver avec une part minoritaire dans leur propre entreprise : une situation qui peut limiter leur contrôle sur les décisions stratégiques aux profits des investisseurs...
Pression pour la croissance
Les fonds de capital risque cherchent à maximiser leur ROI, de la manière la plus rapide. Cette recherche de vitesse peut parfois pousser les entreprises à croître (trop) rapidement, bien souvent au détriment de la construction de bases solides.
Ce n'est pas toujours nécessairement le cas mais cette pression peut conduire à des décisions précipitées, comme un recrutement massif trop anticipé ou à une consommation excessive du capital.
Complexité et compétitivité des financements
Les mécanismes de financement en VC sont devenus plus complexes et compétitifs au fil du temps, crise oblige !
Si, en 2019, le paysage était déjà compétitif, l'évolution jusqu'en 2024 a vu une augmentation des critères de sélection et des structures d'accords plus sophistiquées : l'argent ne coule plus à flots et les VC sont bien plus pointilleux quant à leur sélection d'entreprises.
Même si tout est encore possible, finalement, pour les startups il devient plus difficile de se démarquer et de négocier des termes favorables.
Le Venture Capital représente une composante essentielle de l'écosystème entrepreneurial, propulsant l'innovation et la croissance économique à une vitesse fulgurante. Mais naviguer dans le monde du VC demande une compréhension approfondie de ses mécanismes, une tolérance au risque élevée et une capacité à rester à l'affût des changements : bref, le VC demande des compétences hautement professionnelles, raison pour laquelle il reste exercé par des sociétés entièrement spécialisées dans cette pratique.
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