C'est quoi le private equity ?
Le private equity est un mécanisme financier jouant un rôle crucial dans le développement et la croissance des jeunes entreprises, en leur fournissant les ressources financières nécessaires pour innover et se développer. Voyons ensemble quels sont les différents types de private equity, les acteurs mobilisés pour ce type d'opération et le processus qu'ils doivent suivre.
Dans cet article :
- Définition du private equity
- Historique, exemple et rendement du private equity
- Les différents types de private equity
- Les acteurs de ce type d'opération
- Les processus d’investissements
- Avantages et inconvénients du private equity
Définition du private equity
Le private equity est une forme d'investissement où des capitaux sont injectés dans des entreprises non cotées en bourse. Il existe plusieurs type de private equity :
- Le capital-risque
- Le capital tranmission
- Le capital-développement
- Le capital retournement
Private equity en francais
Private equity est un terme anglophone qui signifie capital-investissement en français
Historique du private equity
L'histoire du private equity remonte au milieu du 20e siècle, c’est encore très récent, bien que certains considèrent que ses origines sont plus anciennes.
Le concept a véritablement pris son essor aux États-Unis dans les années 1950 et 1960, avec la création des premiers fonds de capital-risque (les sociétés spécialisées dans le financement d’autres sociétés en devenir).
Depuis, le secteur a connu une croissance exponentielle et s'est diversifié en plusieurs sous-catégories : rachats d'entreprise, capital-développement…
L'impact qu’a eu le private equity (et qu’il a encore) sur l'économie globale est considérable.
Il a notamment contribué à la création de nombreuses grosses entreprises leader de leur marché aujourd’hui, à la revitalisation de sociétés en difficulté et à la création d'emplois.
Exemple de private equity
Les exemples de private equity sont nombreux chaque année. Les plus connus dans l'histoire concernent les GAFAM, notamment :
- Mike Markkula avec Apple
- Andy Bechtolsheim avec Google
- Peter Thiel avec Facebook
Bien qu’on le désigne sous le nom de “capital risque” ou venture capital cette forme d’investissement est une branche du private equity (on vous explique toutes les nuances au paragraphe suivant), et ces entreprises devenues aujourd'hui les GAFAM n’auraient peut-être pas pu décoller et devenir ce qu’elles sont aujourd’hui !
Private equity : quel rendement ?
D'après l'association France Invest, en 2020, le capital-investissement rapportait un rendement de 11,7% par an sur 15 ans.
Les différents types de Private Equity
Le private equity se divise en plusieurs sous-catégories, chacune ayant ses propres objectifs et méthodes d'investissement. Regardons cela en détail.
Capital-risque (Venture capital)
Ce type d'investissement est plus célèbre, appelé le VC (prononcez Vi-Ci pour Venture Capital) par les adeptes, il cible des startups en phase de démarrage qui vont connaître une croissance rapide.
On l’a vu précédemment dans l’article en citant Google ou Apple, avec le capital risque, l'objectif est de financer l'innovation et de générer des rendements élevés en cas de succès de l'entreprise.
Capital transmission (Buyouts, LBO, LMBO)
Dans ce scénario, on fournit des capitaux pour aider une entreprise lors de sa transmission ou de sa vente, surtout quand les principaux actionnaires envisagent de se retirer.
Habituellement, des techniques comme le LBO (« leveraged buy-out ») ou le LMBO (« leveraged management buy-out ») sont utilisées, ce qui implique l'acquisition de l'entreprise via l'endettement d'une holding créée spécifiquement pour cette opération.
Cette holding rembourse ensuite sa dette grâce aux dividendes générés par l'entreprise acquise.
C'est un montage un peu plus complexe à saisir car il nécessite la création d'une autre société avec plusieurs opérations comptables à la clé.
Capital-développement (Growth capital)
Le growth capital, ou capital développement, est destiné aux entreprises plus matures, bien souvent des PME, qui ont besoin de nouveaux capitaux pour entrer sur de nouveaux marchés.
Contrairement au capital-risque, ces entreprises sont souvent déjà rentables. Nous ne sommes donc pas sur le même niveau de prise de risque pour l'investisseur.
Capital retournement
Ce type de private equity permet d’apporter des fonds pour la restructuration d'une entreprise qui connaît des difficultés.
Dans quel cas de figure ?
Par exemple, lorsque les options de financement bancaire deviennent inaccessibles en raison d'une crise majeure, un investisseur peut proposer une participation dans l'entreprise pour aider à restaurer sa rentabilité.
Si c'est risqué pour celui qui apporte les fonds, c'est une formidable occasion de négocier le deal : s'il n'intervient pas, l'entreprise va probablement faire faillite, dans ce contexte l'investisseur peut négocier des conditions à son avantage.
Dans ce type de deal, l'engagement va au-delà du simple apport financier : le fonds qui va exercer un capital retournement jouent souvent un rôle actif dans l'exécution de la stratégie de redressement aux côtés de la direction.
Les acteurs du Private Equity
Pour qu'une opération (on parle de deal) soit validée dans le secteur du private equity, plusieurs acteurs doivent échanger et parvenir à un accord. Ils jouent tous un rôle important dans le processus d'investissement.
Les fonds
Ce sont les entités, sous forme de sociétés, qui collectent les capitaux auprès d'investisseurs pour les investir par la suite dans des entreprises non cotées en bourse, en demande de financement.
Un fond peut investir dans tout type de private equity mais en France la plupart exerce une spécialisation, par exemple en se focalisant sur le capital-risque ou les rachats d'entreprise de type PME.
Chaque investisseur, à moins d'opérer seul grâce à sa capacité financière, passe par un fonds pour réaliser des investissements en private equity, c'est la porte d'entrée principale dans ce secteur.
Les fonds les plus connus : Carlyle Group, Vista Equity Partners, Blackstone Group, Lazard, Kima Ventures...
Les investisseurs institutionnels
C'est un autre type d'investisseur, moins représenté, il comprend les fonds de pension, les compagnies d'assurance et les fonds souverains (l'argent mise à disposition par un État).
Moins actif sur la signature de deal, leurs actions sont toutefois remarquées : en effet, leur capacité à investir de grandes sommes d'argent sur de longues périodes permet aux entreprises bénéficiant de leur soutien de se développer sereinement.
Investisseurs institutionnels connu : BPI France
Entreprises en demande de financement
Ce sont les sociétés qui vont recevoir les investissements des fonds.
Qu'elles soient en phase de démarrage, de croissance ou même au bord de la faillite, elles vont chercher à mobiliser et à utiliser les capitaux pour atteindre leurs objectifs et fournir une rentabilité aux actionnaires.
Conseillers et experts
Enfin, une multitude de conseillers et d'experts peuvent graviter autour de ces précédents acteurs durant les deals : avocats, comptables, consultants...
Ils sont sollicités à la demande de l'investisseur ou de l'entreprise et c'est normal : plusieurs millions d'euros peuvent être injectés portant parfois la valorisation d'entreprises à plusieurs milliards d'euros ! Il convient d'être certain que chaque partie y trouve son compte.
Ces professionnels apportent leur expertise en matière de due diligence, de structuration des accords et de gestion post-investissement.
Processus d'investissement en Private Equity
Le processus d'investissement en private equity est une démarche singulière dans le monde de l’investissement, voici les 6 phases clés de ce processus :
1 - Identification des opportunités
1 ère étape ! Les fonds de private equity cherchent activement des entreprises qui correspondent à leur profil d'investissement, que ce soit en termes de secteur, de taille ou de stade de développement... Ils sont à la recherche du placement idéal pour injecter leur capital.
Cette étape peut durer plusieurs mois voire plusieurs années pour un fonds qui cherche l’entreprise pépite !
2 - Due diligence
Une fois l'entreprise à financer identifiée, l'évaluation approfondie démarre.
L'évaluation inclut l'analyse financière, l'évaluation des actifs, et souvent une étude de marché pour valider le potentiel de croissance de l'entreprise.
Le but est toujours le même : mesurer le risque et s'il vaut le coup d'être prit en investissant de l’argent dans cette entreprise
3 - Structuration de l'accord
Après la due diligence, les termes de l'investissement sont négociés : on détermine, entre investisseurs et entreprises quels seront les pourcentages de participation, les droits de vote, et les clauses de sortie.
À ce stade-là, les deux parties savent déjà quelle somme sera débloquée, mais il convient de savoir en l'échange de quoi elle sera transférée.
4 - Investissement et financement
Les fonds sont ensuite transférés du fonds à l'entreprise en échange de la participation au capital déterminée.
Dans certains cas, des instruments financiers spécifiques comme des actions préférentielles ou des obligations convertibles peuvent être utilisés : dans tous les cas, ces actions ou obligations particulières confèrent à l’investisseurs des droits plus importants.
5 - Gestion post-investissement
Une fois l'investissement réalisé, le fonds de private equity prend souvent un rôle actif dans la gestion de l'entreprise (ce n’est pas toujours le cas).
Plus l’investissement est important plus les mesures engagées seront conséquentes : il peut s’agir de la nomination de membres au conseil d'administration et/ou la supervision de la stratégie d'entreprise. Le but de cette réorganisation pour le fond est de s’assurer que son investissement sera rentabilisé.
6 - Sortie
L'objectif ultime pour tout investisseur : vendre la participation pour réaliser un gain en capital.
Les options de sortie sont multiples, allant de l’introduction en bourse, en passant par la vente à un autre investisseur jusqu’au rachat par l'entreprise elle-même.
Aucune option de sortie n'est favorisée, en France, une opération de private equity est considérée comme réussie à partir du moment où elle aura permis de générer beaucoup plus d'euros qu'elle n'en a coûté.
Bien évidemment, nous vous avons résumé ce processus de façon simplifiée, en réalité chaque étape nécessite une expertise et une coordination étroite entre les différents acteurs impliqués : et il n’est pas rare que le “deal” ou la collaboration échoue à un certain stade d’avancement de l’investissement car tous les accords ne sont pas trouvés en temps voulu.
Avantages et inconvénients du Private Equity
Comme tout investissement, le private equity présente plusieurs avantages… Mais aussi des inconvénients, à la fois pour les investisseurs et les entreprises qui bénéficieront de financements.
Avantages
Pour les investisseurs :
- Rendements élevés : c’est parfois le seul argument retenu par ceux qui vont investir les capitaux, le roi rendement. Le private equity va leur offrir souvent des rendements supérieurs à ceux des marchés publics, surtout sur le long terme, avec comme objectif ultime, l'introduction en bourse.
- Diversification du portefeuille : pour minimiser les risques et réduire la volatilité, les fonds doivent diversifier. Investir dans des entreprises non cotées en bourse permet justement de diversifier les actifs détenus.
Pour les entreprises :
- Accès au capital et au développement : gagner de l’argent pour une jeune entreprise c’est compliquée. Avec les fonds des investisseurs, la société va pouvoir faire le nécessaire pour sa croissance, innover ou se restructurer.
- Expertise : les investisseurs lâchent rarement les entreprises soutenues dans la nature, il s'agit avant tout d'un placement pour eux ! Ils apportent une valeur ajoutée en termes de gestion et de stratégie, indispensable pour bien orienter la société.
Inconvénients
Pour les investisseurs :
- Liquidité réduite : un investissement en private equity est illiquide, le fond ou l’investisseur, puisqu'il finance la société, ne peut pas s’en séparer quand il souhaite, et ça nécessite un engagement à long terme.
- Risque de perte en capital : avec le private equity, notamment chez le capital risque (VC) la perte totale du capitale n’est pas une alternative rare : généralement 90% des investissements effectués se terminent en perte totale nette. Mais les 10% de réussite compensent largement.
Pour les entreprises :
- Dilution du capital : les fondateurs de l’entreprise, en l’échange des fonds obtenus voient leur participation au capital réduite et ils ne sont plus les uniques propriétaires/décideurs de l’entreprise.
- Pression sur les rendements : étant donné que les fonds cherchent à maximiser les rendements le plus vite possible, une pression (parfois permanente) accompagne les entreprises ayant reçu un financement.
Vous l’aurez compris, le private equity est un levier financier puissant qui offre des opportunités de rendements élevés pour les investisseurs et des opportunités de développement pour les entreprises mais… qui n’est pas sans risque pour les 2 parties. De la due diligence à la gestion post-investissement, chaque étape requiert une expertise spécifique. Pour réussir dans ce domaine, les investisseurs devront effectuer une évaluation minutieuse des risques et des opportunités.
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