Comment obtenir un prêt professionnel sans apport ?

pret professionnel sans apport

Obtenir un prêt professionnel sans apport, c’est possible. Mais soyons clairs : sans capital initial à mettre sur la table, le parcours est souvent plus compliqué. Les banques ont tendance à voir l’apport comme un gage de sérieux et de solidité financière... Pourtant, il existe plusieurs moyens de contourner cet impératif et de financer son projet d’entreprise autrement. Alors, comment faire ? Voyons ensemble comment maximiser vos chances d’obtenir un emprunt pour votre entreprise, même sans apport initial.

Dans cet article :

Comprendre le crédit pour entreprise sans apport

Définition du prêt professionnel sans apport

Un crédit professionnel sans apport, c’est un financement accordé à une entreprise ou un entrepreneur sans qu’il soit nécessaire d’investir une somme personnelle en amont.

Concrètement, cela signifie que la banque ou l’organisme prêteur accepte de financer l’intégralité du projet (création d'entreprise ou non), sans exiger de mise de fonds de la part du demandeur du crédit.

Dans les faits, c’est plus facile à dire qu’à obtenir.

Pourquoi ?

Parce que dans le cadre d'un crédit, l’apport est toujours une garantie pour le prêteur : il montre que l’entrepreneur est prêt à prendre des risques et limite l’exposition de la banque en cas de problème de remboursement.

Sans apport, le risque perçu est plus élevé, et rend la validation du crédit beaucoup plus compliquée...

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Il faut comprendre qu'en cas de défaut de paiement de l'emprunteur, la banque aura au moins encaissé l'apport et aura limité sa perte. Pour l'établissement c'est toujours une question de mesure du risque !

Pour autant, l’absence d’apport n’est pas une fin de non-recevoir.

Certains profils, comme les entrepreneurs avec un projet solide et un business plan bien ficelé, peuvent compenser autrement : en mettant en avant des garanties alternatives (c'est souvent le cas via leur société), en sollicitant des dispositifs de financement spécifiques ou en prouvant une capacité de remboursement claire.

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Il est possible qu'une banque vous refuse tout simplement l'accès traditionnel au crédit sans véritable justification, dans ce cas ne restez pas seul ! Exigez de l'établissement bancaire une réponse claire ! Si vous devez aller jusqu'au litige, munissez vous d'un avocat droit bancaire qui saura effectuer les démarches pour débloquer la situation et faire valoir vos droits.

Préparer son dossier d'emprunt professionnel

L'obtention d'un emprunt professionnel sans apport se joue entièrement sur la qualité de votre dossier.

Que vous soyez en projet de création d'entreprise ou au sein d'une société qui fait déjà du chiffre, il faut donc le préparer avec soin !

Les banques et les investisseurs ne misent pas uniquement sur un capital personnel, mais sur votre capacité à démontrer que le projet est rentable et que vous pourrez rembourser sans difficulté.

Autrement dit : votre objectif, c’est de leur donner confiance en vous. On vous montre comment faire.

Constituer un business plan solide

C’est la base de votre projet. Si vous voulez convaincre un prêteur ou un investisseur, votre business plan doit être clair, détaillé et crédible. Il doit répondre aux questions suivantes :

  • Quelle est votre activité ? Quel produit ou service proposez-vous ?
  • Quel est votre marché ? Qui sont vos clients et vos concurrents ?
  • Quel est votre modèle économique ? Comment votre entreprise va-t-elle générer des revenus ?
  • Quels sont vos objectifs financiers ? Quels sont vos prévisionnels à 1 an, 3 ans, 5 ans ?

L’idéal, c’est de structurer votre business plan avec des chiffres concrets, une étude de marché solide, et une stratégie commerciale claire.

Si le projet est bien ficelé, vous serez en mesure de rassurer votre interlocuteur et de compenser l’absence d’apport !

Établir des prévisions financières réalistes

Une banque ou un investisseur ne finance pas un projet sur de belles promesses : il faut des chiffres, des chiffres, encore des chiffres.

Vos prévisions financières doivent être cohérentes et détaillées :

  • Un compte de résultat prévisionnel pour montrer la rentabilité future de la société.
  • Un plan de trésorerie pour anticiper vos entrées et sorties d’argent.
  • Un plan de financement qui montre comment vous comptez utiliser les fonds empruntés.

Ces informations sont d'autant plus importantes si vous êtes en projet de création d'entreprise ! Votre dossier devrait être irréprochable à ce niveau.

Toujours dans la même optique, l'idée est de prouver que votre entreprise peut générer suffisamment de chiffre d’affaires, sans trop de difficultés pour rembourser le prêt professionnel.

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À trop vouloir convaincre votre interlocuteur, attention à ne pas tomber dans le piège : si les projections sont trop optimistes ou floues, vous risquez de perdre en crédibilité auprès des investisseurs.

Des garanties alternatives

Même sans apport personnel, vous pouvez offrir des garanties pour rassurer la banque. Différentes options existent :

  • Un nantissement sur des actifs : si votre entreprise possède du matériel ou des équipements de valeur, vous pouvez les mettre en garantie. Concrètement, le prêteur sera en mesure de saisir le matériel pour le revendre si vous n'honorez pas votre prêt.
  • Une caution personnelle ou solidaire : une stratégie assez répandue qui nécessite de la prudence, cela engage vos biens personnels en cas de problème.
  • Le soutien d’un organisme de garantie : des structures comme Bpifrance ou des sociétés de caution mutuelle peuvent garantir une partie de votre prêt, réduisant le risque pour la banque.

L'idée est toujours la même au final : montrer que le prêteur ne prend pas 100 % du risque à sa charge et que vous allez être en mesure de rembourser les sommes.

Une présentation soignée et professionnelle

Vous pouvez avoir le meilleur projet du monde, si vous arrivez en entretien avec un dossier mal préparé et une présentation approximative, ça ne passera pas auprès des banques.

Alors soignez votre pitch : préparez-vous à répondre aux objections et mettez en avant les points forts de votre projet ! Vous devez presque vous transformer en vendeur pour cet exercice et réussir à convaincre.

Si besoin, faites-vous accompagner par un expert : certains incubateurs, chambres de commerce ou réseaux d’entrepreneurs proposent des coaching (gratuits ou non) et relectures de business plan pour maximiser vos chances.

Solutions alternatives pour financer son entreprise sans apport

Si la banque vous ferme la porte faute d’apport, d’autres solutions existent pour financer votre projet. L’idée, c’est de montrer que votre projet tient la route et que vous êtes capable de rembourser, même sans mise de fonds initiale. Plusieurs solutions peuvent vous aider à y parvenir.

Les prêts d’honneur

Très peu connus, les prêts d’honneur sont pourtant un très bon moyen de renforcer les fonds propres de votre entreprise sans apport personnel.

Ils sont accordés par des réseaux nationaux comme Initiative France ou Réseau Entreprendre et permettent d’obtenir un prêt à taux zéro, sans garantie ni caution !

En général, ces prêts viennent en complément d’un emprunt bancaire classique.

L'idée est donc de contracter un prêt professionnel en première instance mais pas sur le montant total souhaité.

C’est un levier intéressant : en obtenant un prêt d’honneur, vous rassurez les banques en montrant que votre projet a déjà été validé par des experts.

Les montants varient selon les réseaux et les projets financés, mais en règle générale ils peuvent aller jusqu’à 90 000 € pour certains dispositifs !

Le microcrédit professionnel

Si vous n’avez pas accès aux financements traditionnels via les banques, le microcrédit peut être une alternative.

Pour accéder au microcrédit, plusieurs solutions s'offrent à vous.

La plus avantageuse est de passer par des structures comme l’ADIE, il s’adresse aux entrepreneurs qui ont peu ou pas d’apport et qui ne remplissent pas forcément les critères des banques.

Le montant est plus limité (jusqu’à 17 000 €), mais c’est souvent suffisant pour lancer une activité modeste ou financer du matériel. L’ADIE propose aussi un accompagnement pour aider les entrepreneurs à structurer leur projet et à optimiser leur gestion financière.

Au-delà de cette méthode, vous pouvez solliciter d'autres acteurs du monde du prêt professionnel, on pense notamment à :

  • Younited Crédit
  • BPI France
  • Solutis

Si vous avez un doute sur la sollicitation de certains organismes ou de certaines pratiques, entourez-vous de professionnels et consultez les informations en accès libre. La base Lextenso est une ressource pertinente pour ce type de sujet ! Cliquez ici pour en savoir plus.

Le financement participatif (crowdfunding)

Plutôt que de convaincre une seule banque, pourquoi ne pas solliciter plusieurs personnes prêtes à croire en votre projet ?

On appelle ça le crowdfunding ! Ça permet de lever des fonds auprès d’un large public, via des plateformes comme Ulule, KissKissBankBank ou Wiseed.

Selon votre projet, vous pouvez choisir entre différentes formes de financement :

  • Le don (avec contrepartie ou non)
  • Le prêt rémunéré ou non
  • La prise de participation au capital

L’avantage ? En plus d’obtenir des fonds pour financer votre entreprise, vous testez l’adhésion du marché et vous gagnez en visibilité.

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Attention : une campagne de financement participatif réussie demande une bonne préparation et une communication efficace, afin d'être sûr de convaincre les financeurs de votre projet.

Les business angels

Si vous sentez que votre projet a un fort potentiel de croissance, les business angels peuvent être une piste intéressante pour obtenir du capital sans apport.

Qu'est-ce qu'un business angel ?

Il s'agit tout simplement d'investisseurs privés qui injectent de l’argent dans des entreprises prometteuses en échange d’une participation au capital.

Le rôle du business angel ne se limite pas au financement : ils peuvent aussi vous ouvrir leur réseau et vous apporter des conseils stratégiques en devant un véritable partenaire dans l'évolution de votre société.

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Le seul point noir du business angel : leur participation dans votre enteprise implique une dilution du capital et donc une perte partielle de contrôle sur la société....

Le love money

Dernière alternative possible : le love money.

Derrière cet anglicisme est désigné l’argent qu'il est possible de lever auprès de vos proches (famille, amis...).

L’avantage du love money, c’est que les conditions sont souvent plus souples qu’avec une banque : les prêteurs vous accordent un crédit basé sur l'affect qu'ils ont pour vous, sans nécessairement avoir de taux d'intérêt.

Pour éviter tout malentendu, mieux vaut formaliser l’accord avec un document écrit et concis, qui précise s'il y a prêt avec reconnaissance de dette ou entrée au capital...

En plus, certaines aides fiscales peuvent encourager l’investissement de vos proches dans votre entreprise : la plus connue étant une réduction d’impôt s’ils investissent dans une société en phase de création.

Vous l'aurez compris : obtenir un crédit professionnel sans apport est possible pour financer les projets de votre entreprise mais votre dossier devra être irréprochable ! Si c'est trop compliqué pour votre société, alors il faudra vous tourner vers les alternatives que nous avons citées.

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Jordan Houi

Jordan Houi

Titulaire de la certification AMF et conseiller en investissements financiers, je vous partage des solutions simples (et moins simples) pour gérer et faire fructifier votre capital.
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