Comment fonctionne la création de société offshore en tant qu’entrepreneur ?

Créer une société offshore, ça peut sembler technique, voire (très) suspect, quand on n’est pas familier avec le sujet. Pourtant, dans de nombreux cas, c’est une stratégie parfaitement légale, utilisée par des entrepreneurs du monde entier, y compris en France, pour optimiser leur fiscalité, protéger leurs actifs ou faciliter leur expansion à l’international. Mais attention : entre les vraies opportunités et les fausses promesses, il faut savoir où mettre les pieds. Dans cet article, on vous explique comment fonctionne une société offshore, et surtout, comment rester dans les clous légalement en tant que résident français.
Dans cet article :
- Qu'est-ce qu'une société offshore ?
- Pourquoi créer une société offshore en tant que résident fiscal français ?
- Les étapes pour créer une société offshore
- Comparatif des pays pour créer une société offshore
- Créer une société offshore en ligne : est-ce possible ?
Qu'est-ce qu'une société offshore ?
Une société offshore, c’est tout simplement une entreprise enregistrée dans un pays différent de celui où elle exerce réellement ses activités ou, où résident les propriétaires de cette même société.
Pourquoi ce type de structure attire-t-il autant ?
Les motivations les plus courantes sont :
- L’optimisation fiscale : les juridictions recherchées offrent des taux d’imposition très faibles, voire nuls.
- La confidentialité : dans certains pays, les registres des actionnaires ne sont pas publics, rendant opaque l’identité des propriétaires.
- La flexibilité de gestion : peu de formalités, pas de comptes à déposer et à déclarer, ou pas d’obligation de présence physique dans le pays.
- La protection d’actifs : certaines juridictions offrent une forte protection contre les créanciers ou les poursuites.
Est-ce légal d'avoir une société offshore pour un résident français ?
Oui, la création d’une société offshore est légale, à condition de respecter les obligations fiscales françaises.
Les 3 principales conditions sont :
- Déclarer la détention d’une société à l’étranger à l’administration fiscale (formulaire n° 3916-BIS).
- Déclarer les comptes bancaires étrangers.
- Payer l’impôt en France sur les revenus générés par cette société si vous en êtes le bénéficiaire effectif.
Il ne s’agit donc pas d’un outil d’évasion fiscale, mais d’un levier d’organisation patrimoniale ou de développement international pour la société.
En revanche, mal utilisé, ça peut pousser votre société dans une mauvaise situation et entraîner des redressements fiscaux sévères, voire des sanctions pénales.
Pourquoi créer une société offshore quand on est résident fiscal français ?
Lorsqu'on est résident fiscal français, on pourrait croire que créer une société offshore est réservé aux grandes fortunes ou aux multinationales.
C'est bien évidemment faux et de plus en plus de chefs d’entreprise, freelances ou investisseurs s’y intéressent pour des raisons très concrètes : réduire son imposition.
Mais attention, on parle ici d'optimisation et pas de "ne plus payer d’impôts" du tout, c’est une stratégie qui demande réflexion, transparence et une compréhension du cadre légal.
Les avantages possibles
Voici pourquoi certains entrepreneurs français sautent le pas :
- Optimisation fiscale et confidentialité : on l'a déjà mentionné précédemment, avec une société offshore vous allez obtenir une imposition très faible sur les bénéfices générés par l'entreprise hors de leur territoire. Ça peut permettre de réinvestir plus efficacement dans son activité.
- Souplesse administrative : pas de TVA, peu de formalités comptables, et une création d’entreprise souvent plus rapide et moins coûteuse.
- Ouverture à l’international : une structure offshore permet parfois d’accéder à des marchés étrangers plus facilement, ou d’ouvrir un compte bancaire dans une devise étrangère.

Les règles à respecter
Être résident fiscal français ne veut pas dire qu’on ne peut pas avoir une société offshore. Mais, vous avez des obligations claires vis-à-vis de l’administration française :
Premièrement il faut déclarer l’existence de la société offshore : c’est obligatoire, même si elle ne génère pas encore de revenus.
Ensuite, vous devez déclarer les revenus générés par cette société, surtout s’ils vous reviennent directement ou indirectement.
Enfin, évitez absolument l’abus de droit fiscal, si l’objectif principal de la société est d’échapper à l’impôt français sans raison économique valable, le fisc peut requalifier la structure et vous redresser... La création de cette société doit être justifiée à l'administration.
Le bon mindset
Quand on crée une société offshore l'objectif ne doit pas être de fuir le système fiscal français, mais plutôt de le contourner intelligemment, légalement et de façon transparente, quand c’est pertinent pour son activité.
Et parfois, ce n’est tout simplement pas adapté : d’où l’intérêt de bien se faire accompagner.
Les étapes clés pour créer une société offshore
Même si certaines juridictions simplifient les choses au maximum, il y a des étapes incontournables à suivre pour que tout soit carré surtout si vous êtes résident fiscal français ou l'administration suit de près les créateurs de ce type société.
Voici le parcours, étape par étape, sans jargon inutile.
1. Choisir la bonne juridiction
Pour répondre à ce premier dilemme, vous devez vous poser la question : pourquoi je veux créer une société offshore ? Est-ce que vous cherchez à :
- alléger la fiscalité ?
- protéger vos actifs ?
- vous implanter à l’international ?
- avoir une structure souple et discrète ?
En fonction de ça, vous n'allez pas choisir le même pays. Par exemple :
- Hong Kong ou Delaware pour des startups ou des activités tech.
- Dubaï pour du e-commerce ou de la gestion de patrimoine.
- Île Maurice ou Malte pour du consulting ou de la prestation de service à l’international.
2. Trouver un prestataire fiable
Vous ne pouvez pas tout faire tout seul (sauf si vous adorez la paperasse dans 3 langues différentes...) !
Il existe des fiduciaires ou cabinets spécialisés qui gèrent toute la procédure de création de sociétés offshore.
Les points essentiels à vérifier si vous sollicitez un prestataire :
- leur ancienneté,
- les avis clients,
- leur transparence sur les frais,
- s’ils proposent un suivi fiscal (très important si vous vivez en France).
3. Préparer les documents nécessaires
Ce sont des pièces classiques, rien de très spécial. En général, il vous faudra :
- une copie certifiée de votre passeport,
- un justificatif de domicile récent,
- une lettre de référence bancaire,
- parfois un CV ou une description de votre activité,
- et bien sûr… un peu de patience.
Certaines juridictions demandent aussi un capital social minimum, à déposer sur un compte local. D’autres non.
4. Enregistrer la société
C’est la partie “formelle” : votre prestataire s’occupe de l’immatriculation de la société auprès du registre local.
En fonction du pays, ça peut prendre entre 2 jours (Delaware) et jusqu'à 3 semaines (Île Maurice). Dans ce cas de figure, pas grand chose à faire, vous êtes dépendant du délai légal du pays / de la zone ou vous voulez implanter la société.
Suite à l'acceptation, vous obtenez :
- les statuts de la société,
- un certificat d’incorporation,
- un numéro d’immatriculation d'entreprise.
5. Ouvrir un compte bancaire
Là aussi, ça peut être plus ou moins simple selon le pays et votre profil.
Certaines banques locales refusent les clients non résidents, d’autres exigent une présence physique pour l’ouverture.
Il est aussi possible de passer par une néobanque internationale ou une banque en ligne partenaire via votre prestataire, mais gardez toujours en tête que les régulations se durcissent : les banques veulent de plus en plus de garanties (origine des fonds, activité réelle…).
6. Rester en conformité avec la loi française
C'est clairement le plus important et ce n’est pas une petite formalité à prendre à la légère. Dès que votre société offshore est créée, il faut :
- la déclarer au fisc via le formulaire 3916-BIS,
- déclarer les comptes bancaires associés,
- déclarer les revenus générés, s’ils vous reviennent (dividendes, salaires, etc.).
Et si vous faites appel à un trust ou une structure complexe ?
Là aussi, tout doit être transparent. Sinon, l’administration fiscale pourrait requalifier l’opération en "abus de droit", les sanctions sont très lourdes !
Comparatif des différents pays pour créer une société offshore
Pour la création d'une société offshore, tous les pays ne se valent pas : certains sont plus adaptés pour réduire la fiscalité, d'autres pour protéger l'identité ou faciliter l'accès à certains marchés. Chacun à ses avantages et ses limites !
Tableau comparatif des différentes juridictions
Si vous voulez aller à l'essentiel, voici un tableau récapitulatif des différents pays et de leurs avantages. Pour rentrer dans les détails, continuez à lire l'article.
Juridiction | Fiscalité | Délai de création | Capital minimum | Avantages clés |
---|---|---|---|---|
Malte | 5–10 % effectif | ~2 semaines | 1 165 € | Cadre UE, image sérieuse |
Hong Kong | 0 % (hors revenus locaux) | 5–10 jours | Aucun | Accès marché asiatique, souplesse |
Île Maurice | 0 % à 15 % | 2–3 semaines | Faible | Accord de non-double imposition |
Dubaï | 0 % | ~1 semaine | Variable | Image premium, pas d'impôt sociétés |
Tunisie | 0 % (4 ans), puis 10 % | ~2 semaines | ~500 € | Proximité, faible coût |
Monaco | 0 % (si CA hors France) | 1–2 mois | 15 000 € / 150 000 € | Prestige, stabilité, sérieux |
Delaware (USA) | 0 % (hors Delaware) | 48–72h | Aucun | Protection juridique, rapidité |
Malte
Malte est le pays le plus connu en Europe quand il s'agit de créer une société offshore.
La raison est simple, c’est l’un des rares pays européens à combiner cadre légal sérieux et optimisation fiscale intéressante, le reste des pays rend ce mix plutôt contraignant et soumis aux règles de l'UE.
Si on rentre dans les détails concernant les avantages de Malte :
- Fiscalité : taux officiel de 35 %, mais grâce au système de remboursement partiel, l'impôt effectif peut tomber entre 5 % et 10 % pour les non-résidents.
- Capital minimum : environ 1 165 €.
- Avantages : stabilité politique, environnement anglophone, accès direct au marché européen.
Inconvénient potentiel : il faut parfois un directeur résident pour certaines structures.
Hong Kong
Hong Kong reste un classique dans l'établissement de société offshore parce que c’est simple, rapide, et que l’environnement pro-business est (hyper) attractif.
Si on zoom sur les avantages du pays :
- Fiscalité : 0 % d’impôt sur les revenus générés hors de Hong Kong.
- TVA : aucune.
- Capital minimum : symbolique (pas de montant obligatoire).
- Avantages : pas de contrôle des changes, image sérieuse auprès des banques.
Inconvénient : obligation d’avoir un secrétaire local et une adresse sur place.
Île Maurice
L'île Maurice combine plusieurs avantages (fiscaux ou non d'ailleurs) : soleil, fiscalité légère et traités de non-double imposition avec beaucoup de pays.
- Impôts : 0 % pour certaines sociétés offshore (Authorized Company).
- Structures : GBC1 (taxée) ou Authorized Company (non taxée).
- Avantages : bonne réputation en Afrique et en Asie.
Potentiel inconvénient : certaines activités financières sont régulées.
Dubaï (Émirats Arabes Unis)
Dubaï est fiscalement ultra-attractif et le gouvernement ne cesse de pousser (dans le bon sens) les investissements étrangers.
Si l'on analyse en détails :
- Fiscalité : 0 % d’impôt sur les sociétés, 0 % de TVA sur les exportations.
- Formalités : très modernes et rapides.
- Avantages : image haut de gamme, protection des actifs.
Potentiels inconvénients : certaines zones franches offrent des avantages spécifiques, mais il faut bien choisir.
Tunisie
Pourquoi penser à la Tunisie pour penser à la création d'une société offshore ?
Parce que c’est proche, francophone et que le coût de création est ultra-compétitif :
- Fiscalité : 0 % d’impôt pendant 4 ans, puis 10 % si les bénéfices ne sont pas réinvestis.
- Capital minimum : environ 500 €.
- Avantages : faible coût de fonctionnement, personnel qualifié.
Potentiel inconvénient : une image offshore moins “sexy” que d'autres destinations.
Monaco
Monaco c'est le mix parfait entre lieu de prestige et cadre de vie unique.
Regardons ça de plus près :
- Fiscalité : pas d'impôt sur les sociétés pour les activités qui ne réalisent pas plus de 25 % de chiffre d'affaires en France.
- Capital minimum : 15 000 € pour une SARL, 150 000 € pour une société anonyme (SAM).
- Avantages : réputation haut de gamme, stabilité extrême.
Inconvénient : les démarches sont longues, et il faut un vrai projet économique local.
Delaware (États-Unis)
Le Delaware est très prisé pour créer une société offshore pour plusieurs raisons.
C’est ultra rapide, peu cher, et que les lois sont très protectrices pour les entreprises.
- Fiscalité : pas d’impôt sur les revenus générés hors Delaware.
- Capital minimum : aucun.
- Avantages : très peu de reporting à fournir, facilité d’ouverture de compte bancaire.
Inconvénient potentiel : il faut bien comprendre la fiscalité américaine si vous revenez investir en France.
Créer une société offshore en ligne : est-ce possible ?
Bonne nouvelle : oui, il est tout à fait possible de créer votre société offshore en ligne.
Aujourd'hui, grâce aux plateformes spécialisées et à des prestataires sérieux, vous pouvez piloter toute la procédure depuis votre bureau, sans jamais mettre un pied à l'étranger.
Comment ça fonctionne concrètement ?
La plupart des prestataires vous proposent un parcours en quelques étapes très simples :
- Vous choisissez la juridiction adaptée à votre projet.
- Vous remplissez un formulaire avec vos informations personnelles (identité, adresse, activité prévue…).
- Vous envoyez les documents demandés (passeport, justificatif de domicile, etc.).
- Vous signez électroniquement les statuts de votre future société.
- Le prestataire se charge de tout : enregistrement officiel, remise des documents légaux, et parfois même l'ouverture du compte bancaire.
Les avantages de passer par une création en ligne
Créer sa société offshore en ligne vous permet évidemment de nombreux avantages versus une demande en physique :
- Gain de temps : vous évitez les déplacements coûteux et les formalités interminables.
- Accessibilité : tout se fait à distance, par e-mail ou via une plateforme sécurisée.
- Accompagnement personnalisé : les prestataires sérieux proposent un suivi juridique et fiscal, parfois avec des équipes francophones.
Vous vous concentrez sur l'objectif principal : créer votre société offshore sans se perdre dans la jungle administrative locale, ce qui est particulièrement appréciable quand on vise des juridictions exotiques ou anglophones.
Bien choisir le prestataire
Tout ce qui brille n’est pas or sur Internet. En ligne, vous pouvez vite tomber sur des arnaques ou des prestataires peu rigoureux qui cherchent surtout à faire grossir leur chiffres d'affaires avant de satisfaire leurs clients.
Pour éviter les soucis et avant de signer quoi que ce soit, vous devez analyser quelques points-clés :
- Vérifiez l’ancienneté du prestataire.
- Regardez les avis clients (ceux qui sont vérifiés, pas juste des témoignages copiés-collés).
- Demandez des devis détaillés : frais d’incorporation, frais bancaires, frais annuels de renouvellement...
- Assurez-vous qu'ils proposent aussi un accompagnement pour la conformité fiscale française (déclaration de la société, des comptes, etc.).
Rappelez-vous : une création de société offshore doit être rapide, mais surtout légale et durable. Mieux vaut payer un peu plus cher pour être tranquille plutôt que de prendre des risques inutiles qui pourraient compromettre votre avenir.
Créer une société offshore peut être un vrai levier stratégique pour un entrepreneur, à condition de bien comprendre ce que cela implique. Ce n’est ni une solution miracle pour échapper à l’impôt, ni une démarche réservée à une élite : c’est avant tout un outil d’optimisation, qui peut vous permettre de développer votre activité à l’international, de protéger vos actifs ou de bénéficier d’un cadre fiscal plus avantageux.
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